Ce photoblog présente quotidiennement
un premier choix non définitif d'images pour les séries en cours.
Il vient en complément du site www.yannickvallet.com qui, lui,
présente un panorama complet de mon travail.
Affichage des articles dont le libellé est films. Afficher tous les articles
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4 octobre 2020
Cinéma
Galveston est quand même le cinquième film de Mélanie Laurent comme réalisatrice. Alors oui, Mélanie Laurent peut agacer mais n'empêche, son road movie, même s'il ne renouvelle pas le genre est un très bon road movie, noir, violent, crépusculaire. Elle Fanning et Ben Foster sont excellents et surtout, l'image, le cadre et la mise en scène au goût de sang sont parfaitement maîtrisés. Mon seul regret : ne pas être allé le voir au cinéma lorsqu'il est sorti en 2018 !
26 janvier 2020
CINÉMA
Jamais sorti en France, "Steel Country" (Aka "A Dark Place", 2018), du peu connu Simon Fellows (il a réalisé deux opus avec Jean-Claude Van Damme, il y a une quinzaine d'années !), me fait immanquablement penser à l'ambiance de certains polars de la géniale maison d'édition Gallmeister. Poisseux à souhait, le film tient entièrement sur les épaules de l'étonnant Andrew Scott, éboueur a priori pas très futé qui n'aura pourtant de cesse de vouloir découvrir ce qui est arrivé au jeune Justin Ziegler, retrouvé noyé dans la rivière qui traverse sa petite ville du sud des Etats-Unis.
Le film étonnera par son extrême lenteur et son ambiance plutôt lourde, mais pourtant "Steel Country" fait partie de ces films que j'adore, justement parce qu'ils sont différents et ne ressemblent à rien d'autre qu'à eux-même. Un surprenant petit thriller.
A noter que le film n'est disponible qu'en dvd non sous-titré.
Le film étonnera par son extrême lenteur et son ambiance plutôt lourde, mais pourtant "Steel Country" fait partie de ces films que j'adore, justement parce qu'ils sont différents et ne ressemblent à rien d'autre qu'à eux-même. Un surprenant petit thriller.
A noter que le film n'est disponible qu'en dvd non sous-titré.
25 mars 2018
Cinéma
Âpre !
Scénario ultra bien construit, comédiens exceptionnels, direction d'acteurs intelligente, mise en scène magnifique (même si parfois on est limite un peu trop appuyé : ben oui, on ne se refait pas, Scott Cooper est américain !). Et mention spéciale pour le son !
Bref. Un vrai beau western moderne comme je n'en avais pas vu depuis bien longtemps ...
Scénario ultra bien construit, comédiens exceptionnels, direction d'acteurs intelligente, mise en scène magnifique (même si parfois on est limite un peu trop appuyé : ben oui, on ne se refait pas, Scott Cooper est américain !). Et mention spéciale pour le son !
Bref. Un vrai beau western moderne comme je n'en avais pas vu depuis bien longtemps ...
11 février 2018
Jours de pêche en Patagonie
Magnifique petit film de Carlos Sorín (2012), d'une rare beauté intimiste et d'une belle justesse humaniste. Preuve une fois de plus que la cinématographie argentine est riche de merveilles.
A découvrir absolument si vous ne connaissez pas Carlos Sorín et son génial comédien Alejandro Awada.
A découvrir absolument si vous ne connaissez pas Carlos Sorín et son génial comédien Alejandro Awada.
26 novembre 2017
CINÉMA
Quand le cinéma australien arrive jusqu'à nous ça sent la sueur et la poussière ! "Mystery Road" d'Ivan Sven
8 mai 2013
The redwoods
VERTIGO de Alfred Hitchcock (1958)
Madeleine. Scottie. La baie de San Francisco. La Mission de San Juan Bautista. Les Redwoods.
Une histoire de double. Une histoire de fascination. Une grande histoire d'amour ...
Musique : Bernard Herrmann
(Extrait : cliquez)
9 juin 2012
La position du Bois de Verrières - Les bonus
Pour achever cette évocation historique voici quelques suppléments. Rares par leur nombre.
Des documents difficiles à trouver : le cinéma n'avait qu'une vingtaine d'années d'existence et les ouvrages de Verrières (on l'aura compris) ont, à l'époque, intéressé peu de monde ...
23 mai 2012
古松 張國鉉 [Chang, Kuk Hyun] :
Les pins rouges d’Uljin
Voilà une exposition dont je ne sais quoi penser. Et je parle bien de l'exposition. Je m'explique …

Lorsque j'ai su que Kuk‐Hyun Chang présentait ses photographies de pins rouges d'Uljin à la Cité Internationale des Arts je me suis dit, évidemment, que cette exposition était pour moi !

C'est donc plein d'entrain que, dès le premier jour, je me suis dirigé vers le quartier Saint-Paul, face à l'Ile Saint-Louis. Première découverte, la salle d'expo se situe tout au bout de cette construction typique des années 60 qu'est la Cité des Arts, un bâtiment à plusieurs étages genre barre d'immeuble de banlieue. Je n'avais jamais vraiment fait attention à son architecture mais je dois dire que là je me sens un peu projeté dans le passé ! Bref. Je pousse la porte d'entrée vitrée puis grimpe quelques marches. Et là surprise, une salle immense, très haute de plafond, très froide, très impersonnelle.

Aux murs sont accrochés de grands kakémonos rehaussés de petites frises dorées et dont aucun n'a la même largeur. Et sur ces grandes banderoles de tissus sont imprimées les photos de Kuk‐Hyun Chang. Mais là où les choses prennent une drôle de tournure c'est dans l'aspect de ces images.
D'abord, certaines semblent déformées, comme écrasées pour entrer dans la hauteur des banderoles. Etrange. Mais surtout, la colorimétrie de chacune des images est totalement délirante …

… Comme si le photographe venait de découvrir Photoshop et avait decidé de pousser la saturation des couleurs au maximum. Pour s'amuser ! Résultats ?
Eh bien j'ai l'impression étrange, non pas d'être dans une galerie, mais plutôt dans un restaurant chinois au fin fond du 13ème arrondissement, face à un immense poster mural. Le voyage a été fulgurant, mais je viens bien d'attérir dans les années 70, au beau milieu d'un décor un peu kitsh. Et pour clore le tout, j'ai la chance de me retrouver face à Kuk‐Hyun Chang, chapeau de paille visser sur la tête, qui gentiment me salue alors qu'il est en train de converser avec une journaliste asiatique.

La tête me tourne de trop de surprises et de trop de couleurs mais heureusement mon regard se pose sur le livre édité pour l'occasion. Et là nouvelle surprise (décidément !), les photos ne sont pas du tout sursaturées. Certaines sont vraiment très belles et prennent ici leur véritable dimension.
Conclusion : allez faire un tour à l'expo et repartez impérativement avec le livre !
Ah j'oublais. Les pins rouges en Corée sont sacrés. Ils sont une espèce endémique et cela fait une dizaine d'années que Kuk‐Hyun Chang les photographie. A Uljin il y a 80.000 pins vieux de 300 ans, et 500 pins de 500 ans dont certains mesurent 5 m de tour de tronc et 30 m de hauteur. Le but de cette exposition est de faire classer leur habitat au patrimoine mondial de l'Unesco.

Mais pourquoi donc avoir à ce point exploser les couleurs ? Je pense avoir trouvé un élément de réponse dans le système traditionnel coréen des couleurs qui prend ses origines dans le Yin et le Yang. Un système traditionnel très étroitement lié à la vie quotidienne des coréens.
Pour faire court, ce système appelé Obangsaek, est basé sur l'association de cinq couleurs avec cinq directions : le Jaune avec le Centre, le Bleu avec l’Est, le Rouge avec le Sud, le Blanc avec l’Ouest, et le Noir avec le Nord. Des couleurs qui sont également associées à divers éléments : le Jaune qui symbolise la Terre représente le centre de l'univers, le Bleu associé au Bois représente le Printemps, le Rouge symbole du Soleil représente l'Été, le Blanc avec le Métal représente l'Automne, le Noir associé à l'Eau représente l'Hiver.

Photo © Kuk‐Hyun Chang

Photo © Kuk‐Hyun Chang

Photo © Kuk‐Hyun Chang
D'abord, certaines semblent déformées, comme écrasées pour entrer dans la hauteur des banderoles. Etrange. Mais surtout, la colorimétrie de chacune des images est totalement délirante …

Photo © Kuk‐Hyun Chang
Eh bien j'ai l'impression étrange, non pas d'être dans une galerie, mais plutôt dans un restaurant chinois au fin fond du 13ème arrondissement, face à un immense poster mural. Le voyage a été fulgurant, mais je viens bien d'attérir dans les années 70, au beau milieu d'un décor un peu kitsh. Et pour clore le tout, j'ai la chance de me retrouver face à Kuk‐Hyun Chang, chapeau de paille visser sur la tête, qui gentiment me salue alors qu'il est en train de converser avec une journaliste asiatique.

Photo © Kuk‐Hyun Chang
Conclusion : allez faire un tour à l'expo et repartez impérativement avec le livre !
Editeur : Cité Internationnale des Arts (2012)

Photo © Kuk‐Hyun Chang
Pour faire court, ce système appelé Obangsaek, est basé sur l'association de cinq couleurs avec cinq directions : le Jaune avec le Centre, le Bleu avec l’Est, le Rouge avec le Sud, le Blanc avec l’Ouest, et le Noir avec le Nord. Des couleurs qui sont également associées à divers éléments : le Jaune qui symbolise la Terre représente le centre de l'univers, le Bleu associé au Bois représente le Printemps, le Rouge symbole du Soleil représente l'Été, le Blanc avec le Métal représente l'Automne, le Noir associé à l'Eau représente l'Hiver.
Ces cinq couleurs, auxquelles on prête puissance et protection, se retrouvent donc systématiquement au cœur de toute la sociéte traditionnelle coréenne et tout au long du cycle de la vie : dans les objets du quotidien, dans l'habillement, la cuisine, aux anniversaires, lors des cérémonies de mariage…
A voir également, le très beau film de Kim Ki-Duk qui reprend, entre autres, ces thématiques colorées :

A voir également, le très beau film de Kim Ki-Duk qui reprend, entre autres, ces thématiques colorées :
PRINTEMPS, ÉTÉ, AUTOMNE, HIVER … ET PRINTEMPS
de Kim Ki-Duk (2004)
봄, 여름, 가을, 겨울 그리고 봄 - 김기덕

Photo © Kuk‐Hyun Chang
LES PINS ROUGES D'ULJIN
Cité Internationale des Arts - 18 rue de l'Hôtel de Ville - 75004 Paris
Tous les jours de 14h à 19h, (sauf dimanches et lundi de Pentecôte)
Du 16 au 30 Mai 2012
Métro : Pont-Marie ou Hôtel de Ville
2 mai 2012
Au cœur de la forêt
22 février 2012
Mumbai Diaries
14 décembre 2011
Photo, musique, film et encore photo
Voici un clip très "photographique", frontal et théâtral, et finalement assez drôle, réalisé par Jesse Dylan (le fils de Bob Dylan) pour le génial duo américain The Black Keys. Produit par Danger Mouse (dont j'ai déjà parlé ici, à propos de David Lynch), leur dernier album El Camino est sorti le 6 décembre.
LONELY BOY - The Black Keys (2011)
Jesse Dylan est le réalisateur du clip de Will.i.am, Yes We Can inspiré par le discours de Barak Obama et était aux commandes de American Pie 3 (!). Il a également produit le grand documentaire sur le célèbre photographe américain William Eggleston réalisé par Michael Almereyda.
LONELY BOY - The Black Keys (2011)
Jesse Dylan est le réalisateur du clip de Will.i.am, Yes We Can inspiré par le discours de Barak Obama et était aux commandes de American Pie 3 (!). Il a également produit le grand documentaire sur le célèbre photographe américain William Eggleston réalisé par Michael Almereyda.
WILLIAM EGGLESTON IN THE REAL WORLD
de Michael Almereyda (2005)
Ah, j'oubliais ! Les deux musiciens des Black Keys vivent à Nashville - ville mythique où est née la Country Music - comme John Baeder dont j'ai déjà parlé ici, il y a quelque jours.

26 novembre 2011
Circuit de Reims-Gueux - Les bonus
Pour clore ce tour de piste, voici quelques suppléments live.

Tout d'abord, le générique de GRAND PRIX dû au title designer Saul Bass, immense artiste du cinéma américain.
Des images d'époque avec quatre Grands Prix de France qui se sont déroulés sur le Circuit de Reims-Gueux. En 1932, 1951, 1956 et 1961.

Et enfin, le plus savoureux de tous. Un extrait du film de Henry Hathaway, sorti en 1955, et tourné en grande partie lors de la saison précédente. Ainsi que la chanson écrite spécialement pour le film.
Et demain, pour ceux qui le souhaitent, vous pourrez relire et revoir l'intégralité de mon périple dans sa continuité …
Légende, Circuit de Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet

Image tirée du documentaire
"Fangio en Europe" de Jean Manusardi (1950)
GRAND PRIX de John Frankenheimer (1966)
26ème Grand Prix de France, 3 Juillet 1932
Vainqueur : Tazio Nuvolari sur Alfa Roméo
Grand Prix de France de Formule 1, 1er juillet 1951
Vainqueurs : Juan Manuel Fangio et Luigi Fagioli sur Alfa Roméo

Et enfin, le plus savoureux de tous. Un extrait du film de Henry Hathaway, sorti en 1955, et tourné en grande partie lors de la saison précédente. Ainsi que la chanson écrite spécialement pour le film.
LE CERCLE INFERNAL (THE RACERS) de Henry Hathaway (1955)
I Belong To You par Peggy Lee
(Alex North/Jack Brooks)
Et demain, pour ceux qui le souhaitent, vous pourrez relire et revoir l'intégralité de mon périple dans sa continuité …

Photo © Yannick Vallet
23 novembre 2011
Circuit de Reims-Gueux #3
Ou comment je découvre une organisation à l'américaine.
De l'autre côté du tarmac, face aux stands de ravitaillement, ce sont les tribunes couvertes, au nombre de quatre mais dont la première, plus petite, est réservée à la presse. Plus petite certes, mais séparée des trois autres - celles du public - par le tunnel qui mène au paddock. Même à l'époque déjà, on ne mélangeait pas. Les journalistes avaient leur prè-carré "au calme" et à quelques distances du peuple.

Les trois autres tribunes - Sommer, Wimille et Benoist - portent les noms de trois des plus grands coureurs automobiles français de la première moitié du XXe siècle, décédés tragiquement. Sur leurs bancs en béton ce sont près de 4.000 personnes qui s'asseyaient là, souvent dans la chaleur étouffante de ce début d'été.
Raymond Sommer, pilote de 1932 à 1950, est mort à l'âge de 44 ans dans un accident de Formule 3 sur le circuit de Cadours. Jean-Pierre Wimille lui, s'est tué en 1949, à l'âge de 41 ans, lors des essais pour le Grand Prix de Buenos Aires. André Benoist, pilote talentueux de l'entre-deux-guerres, est mort à 49 ans dans le camp de Buchenwald après avoir été engagé comme agent des Services Secrets Britaniques.
Les fantômes de la compétition automobile semblent bien s'être invités à Reims.
Les tribunes, Circuit de Reims-Gueux, 2011 - Photo © Yannick Vallet
Au-dessous des premiers gradins, une immense salle pour 800 couverts était aménagée afin de permettre au public d'assister aux courses tout en se restaurant. En 1949 au menu, et pour 650 francs, Œufs en gelée, Pâté Champenois en croûte, Poularde rôtie, Macédoine de légumes, Jambon avec salade de saison, Glace pralinée et Biscuits de Reims. Et même si on s'adressait ici aux plus argentés des spectateurs, rien à voir bien sûr avec les menus gastronomiques des restaurants sur piste.
De toute façon, un peu partout, sur le vaste domaine qu'occupait le circuit, chacun pouvait se restaurer en fonction de son porte-monnaie. Seule constante, tous les champagnes des grandes marques sont en vente dans tous les buffets, au prix de 600 francs la bouteille2. Quand même !
Buffet-bar-buvette, Circuit de Reims-Gueux, 2011
De l'autre côté du tarmac, face aux stands de ravitaillement, ce sont les tribunes couvertes, au nombre de quatre mais dont la première, plus petite, est réservée à la presse. Plus petite certes, mais séparée des trois autres - celles du public - par le tunnel qui mène au paddock. Même à l'époque déjà, on ne mélangeait pas. Les journalistes avaient leur prè-carré "au calme" et à quelques distances du peuple.

Tribune de presse, Circuit de Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet
Raymond Sommer, pilote de 1932 à 1950, est mort à l'âge de 44 ans dans un accident de Formule 3 sur le circuit de Cadours. Jean-Pierre Wimille lui, s'est tué en 1949, à l'âge de 41 ans, lors des essais pour le Grand Prix de Buenos Aires. André Benoist, pilote talentueux de l'entre-deux-guerres, est mort à 49 ans dans le camp de Buchenwald après avoir été engagé comme agent des Services Secrets Britaniques.
Les fantômes de la compétition automobile semblent bien s'être invités à Reims.

Au-dessous des premiers gradins, une immense salle pour 800 couverts était aménagée afin de permettre au public d'assister aux courses tout en se restaurant. En 1949 au menu, et pour 650 francs, Œufs en gelée, Pâté Champenois en croûte, Poularde rôtie, Macédoine de légumes, Jambon avec salade de saison, Glace pralinée et Biscuits de Reims. Et même si on s'adressait ici aux plus argentés des spectateurs, rien à voir bien sûr avec les menus gastronomiques des restaurants sur piste.
De toute façon, un peu partout, sur le vaste domaine qu'occupait le circuit, chacun pouvait se restaurer en fonction de son porte-monnaie. Seule constante, tous les champagnes des grandes marques sont en vente dans tous les buffets, au prix de 600 francs la bouteille2. Quand même !

Photo © Yannick Vallet
Après les tribunes couvertes, et même au-delà de la fameuse passerelle Dunlop, s'étendaient d'autres tribunes, découvertes celles-là. Puis de simples gradins, jusqu'au virage du Calvaire, juste avant l'entrée dans le village de Gueux. Des installations qui pouvaient accueillir encore des milliers de personnes, des familles joyeuses, excitées, parfois assoiffées ou affamées qu'il fallait bien satisfaire. Et si tout ce beau monde consommait plus que de raison, il fallait bien aussi qu'il se soulage. D'où de nombreux sanitaires disposés stratégiquement à divers endroits du site !
Latrines du garage des tribunes, Circuit de Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet
Car derrière les tribunes, ce sont bien des champs qui s'étendent à perte de vue. Des champs de milliers de voitures, donnant accès directement aux installations toutes proches. Des parkings improvisés qui vus du ciel, pouvaient faire penser aux drive-in américains. Ces cinémas en plein air si prisés dans les années 50 et 60, où l'on venait en famille dépenser l'argent de la semaine. Spectacle, nourriture et frisson, la Sainte Trinité des belles années de la société de consommation. Sauf qu'ici, à Reims, le spectacle était bien réel, palpable même. Les enjeux étaient ceux de la vraie vie. Et parfois de la mort. Et les héros n'étaient pas fabriqués par Hollywood. Quoique … En 1955, sort sur les écrans THE RACERS - en français LE CERCLE INFERNAL3. - un film de Henry Hathaway avec Kirk Douglas et dont les dernières séquences ont été tournées ici même. Sauf qu'aucune des stars américaines n'a jamais mis les pieds sur le circuit de Reims, ni même en Europe4. Tous les plans serrés sur les personnages conduisant leurs bolides ont en effet été tournés en studio, devant un écran de transparence. Pour des raisons d'organisation et de coût, les acteurs n'ont donc jamais quitté la Californie !
Tribune de presse côté parking, Circuit de Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet
J'en suis là de mes souvenirs de cinéphile, à contempler cette longue barre de béton, perdue au milieu des champs d'orge et de betterave, quand mon ventre se met à gargouiller. Je reprends donc le volant direction Gueux et l'ancien tracé du circuit qui, jusqu'en 1952, passait carrément au milieu des habitations. En 1953, on modifia le parcours afin de contourner le village. En l'espace de trois petits mois, non seulement près de 4 kilomètres de piste seront créés, mais surtout, on donnera au circuit le visage qu'il a encore aujourd'hui.
Une nouvelle tribune et de nouveaux gradins sont construits. L'ancien poste de chronométrage devient le restaurant de piste. Le pavillon André Lambert est lui aussi construit, ainsi que le fameux Pavillon de presse comprenant un bar et un restaurant réservés aux journalistes, 12 cabines téléphoniques, le service télégraphique. On creuse un tunnel qui permettra aux voitures particulières de passer sous la route du circuit5. Tout ça pour un coup total de 200 millions de francs.
Impensables aujourd'hui, ces travaux gigantesques menés de main de maître par Raymond Roche, le créateur du circuit, et la SACR, la Société Anonyme des Circuits de Reims, vont permettre au lieu de devenir une référence européenne pour les quinze années à venir.
Seule ombre au tableau, lors de l'inauguration du nouveau circuit par la toute première édition des 12 Heures Internationales de Reims, une première victime est à déplorer. Francis Durand, qui faisait équipe avec René Cotton sur sa Panhard D.B. N° 37, ne prendra pas le départ. Son accident l'avant veille, lors des essais, devait inaugurer une longue série…
Étonnement, il est très difficile aujourd'hui de trouver des informations sur cet événement malheureux. Certes, Durand ne décèdera que quelques jours plus tard dans un hôpital parisien. Mais de l'accident il n'est rien dit, dans presqu'aucun des papiers de l'époque. Seul L'Auto-Journal semble en avoir parlé. Est-ce parce que les journalistes avaient bien d'autres sujets plus festifs à traiter ? Probable. Est-ce parce que cet accident faisait un peu désordre dans le beau tableau de l'époque6, qu'il fut plus ou moins passé sous silence ? À vérifier. Les nouvelles infrastructures, le circuit flambant neuf, la première édition des 12 Heures de Reims, la venue une nouvelle fois du grand Fangio, tout concourait pour faire de ce premier week-end de juillet, le plus beau de l'année …
Traces de l'ancien chronométrage, Circuit de Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet
Demain, à suivre : des courbes, des virages et une femme …

2 Extrait du programme officiel de 1949
3 Le livre dont est tiré le film est un roman de Hans Ruesch édité en France chez Robert Laffont l'année de sortie du film. Ecrivain suisse, ancien pilote de course des années 30, Ruesch a gagné plusieurs Grands Prix. Romancier à succès, il a été de nombreuses fois adapté au cinéma. Il est mort en 2007.
4 La lutte que se livrent les deux pilotes du film se passe durant les Grands Prix Européens.
5 Article de R. Dhennin dans L'Action Automobile et Touristique de Mai 1953
Après les tribunes couvertes, et même au-delà de la fameuse passerelle Dunlop, s'étendaient d'autres tribunes, découvertes celles-là. Puis de simples gradins, jusqu'au virage du Calvaire, juste avant l'entrée dans le village de Gueux. Des installations qui pouvaient accueillir encore des milliers de personnes, des familles joyeuses, excitées, parfois assoiffées ou affamées qu'il fallait bien satisfaire. Et si tout ce beau monde consommait plus que de raison, il fallait bien aussi qu'il se soulage. D'où de nombreux sanitaires disposés stratégiquement à divers endroits du site !

Photo © Yannick Vallet
Car derrière les tribunes, ce sont bien des champs qui s'étendent à perte de vue. Des champs de milliers de voitures, donnant accès directement aux installations toutes proches. Des parkings improvisés qui vus du ciel, pouvaient faire penser aux drive-in américains. Ces cinémas en plein air si prisés dans les années 50 et 60, où l'on venait en famille dépenser l'argent de la semaine. Spectacle, nourriture et frisson, la Sainte Trinité des belles années de la société de consommation. Sauf qu'ici, à Reims, le spectacle était bien réel, palpable même. Les enjeux étaient ceux de la vraie vie. Et parfois de la mort. Et les héros n'étaient pas fabriqués par Hollywood. Quoique … En 1955, sort sur les écrans THE RACERS - en français LE CERCLE INFERNAL3. - un film de Henry Hathaway avec Kirk Douglas et dont les dernières séquences ont été tournées ici même. Sauf qu'aucune des stars américaines n'a jamais mis les pieds sur le circuit de Reims, ni même en Europe4. Tous les plans serrés sur les personnages conduisant leurs bolides ont en effet été tournés en studio, devant un écran de transparence. Pour des raisons d'organisation et de coût, les acteurs n'ont donc jamais quitté la Californie !

Photo © Yannick Vallet
J'en suis là de mes souvenirs de cinéphile, à contempler cette longue barre de béton, perdue au milieu des champs d'orge et de betterave, quand mon ventre se met à gargouiller. Je reprends donc le volant direction Gueux et l'ancien tracé du circuit qui, jusqu'en 1952, passait carrément au milieu des habitations. En 1953, on modifia le parcours afin de contourner le village. En l'espace de trois petits mois, non seulement près de 4 kilomètres de piste seront créés, mais surtout, on donnera au circuit le visage qu'il a encore aujourd'hui.
Une nouvelle tribune et de nouveaux gradins sont construits. L'ancien poste de chronométrage devient le restaurant de piste. Le pavillon André Lambert est lui aussi construit, ainsi que le fameux Pavillon de presse comprenant un bar et un restaurant réservés aux journalistes, 12 cabines téléphoniques, le service télégraphique. On creuse un tunnel qui permettra aux voitures particulières de passer sous la route du circuit5. Tout ça pour un coup total de 200 millions de francs.
Impensables aujourd'hui, ces travaux gigantesques menés de main de maître par Raymond Roche, le créateur du circuit, et la SACR, la Société Anonyme des Circuits de Reims, vont permettre au lieu de devenir une référence européenne pour les quinze années à venir.
Seule ombre au tableau, lors de l'inauguration du nouveau circuit par la toute première édition des 12 Heures Internationales de Reims, une première victime est à déplorer. Francis Durand, qui faisait équipe avec René Cotton sur sa Panhard D.B. N° 37, ne prendra pas le départ. Son accident l'avant veille, lors des essais, devait inaugurer une longue série…
Étonnement, il est très difficile aujourd'hui de trouver des informations sur cet événement malheureux. Certes, Durand ne décèdera que quelques jours plus tard dans un hôpital parisien. Mais de l'accident il n'est rien dit, dans presqu'aucun des papiers de l'époque. Seul L'Auto-Journal semble en avoir parlé. Est-ce parce que les journalistes avaient bien d'autres sujets plus festifs à traiter ? Probable. Est-ce parce que cet accident faisait un peu désordre dans le beau tableau de l'époque6, qu'il fut plus ou moins passé sous silence ? À vérifier. Les nouvelles infrastructures, le circuit flambant neuf, la première édition des 12 Heures de Reims, la venue une nouvelle fois du grand Fangio, tout concourait pour faire de ce premier week-end de juillet, le plus beau de l'année …

Photo © Yannick Vallet
Demain, à suivre : des courbes, des virages et une femme …

BP, Circuit Reims-Gueux, 2011
Photo © Yannick Vallet
2 Extrait du programme officiel de 1949
3 Le livre dont est tiré le film est un roman de Hans Ruesch édité en France chez Robert Laffont l'année de sortie du film. Ecrivain suisse, ancien pilote de course des années 30, Ruesch a gagné plusieurs Grands Prix. Romancier à succès, il a été de nombreuses fois adapté au cinéma. Il est mort en 2007.
4 La lutte que se livrent les deux pilotes du film se passe durant les Grands Prix Européens.
5 Article de R. Dhennin dans L'Action Automobile et Touristique de Mai 1953
6 Les secours ont eu "un peu de mal" à arriver : les ambulanciers n'arrivaient pas à faire démarrer leur ambulance et les pompiers avaient perdu leurs casques. Arrivés sur les lieux de l'accident une demie heure plus tard, les pompiers se rendirent compte que leurs extincteurs ne fonctionnaient pas.
16 novembre 2011
Le photographe, le banc et l'amour
C'est un court métrage d'animation de quelques minutes, ça parle de photographie et ça parle d'amour. Il y a un banc et la vie qui passe.
Ce petit film est un pur bonheur. Tout simplement.
SUR LES RAILS de Jeremy Guiter (2011)
Tout juste diplômé de l'Ecole de dessin Emile Cohl, Jeremy Guiter est un jeune réalisateur promis à un bel avenir. Son talent est indéniable et son film, d'une grande sensibilité, est une belle réalisation finalement assez rare dans l'animation.
21 septembre 2011
Refuge
31 août 2011
Olympus Trip 35
Voici une charmante publicité des années 70 pour le super petit appareil du fabricant japonais Olympus.
Un drôle de film à l'humour very british où apparaît le grand photographe de mode David Bailey*.
* juste pour préciser, David Bailey est l'emblématique photographe anglais des sixties qui inspira Antonioni pour le personnage de Thomas dans "Blow up".
Un drôle de film à l'humour very british où apparaît le grand photographe de mode David Bailey*.
- David Bailey ? ... Who is he ?

* juste pour préciser, David Bailey est l'emblématique photographe anglais des sixties qui inspira Antonioni pour le personnage de Thomas dans "Blow up".
27 juillet 2011
Vive le tour !

Il y a près de 50 ans, le réalisateur d'Ascenseur pour l'échafaud et Les Amants tournait un court documentaire sur le Tour de France.
Un film où toute l'esthétique des années 60, encore collée à l'après guerre et aux fifty's, semble vouloir prendre son envol à travers les marques, la publicité et une frénésie ambiante...
Et puis ok, je n'étais pas encore né à l'époque de ce tour de France, mais ça me rappelle immanquablement les images que je pouvais voir, enfant, sur le téléviseur familial en compagnie de mon grand-père, jusqu'à l'orée des années 80.
25 juin 2011
10 mai 2011
Alec Soth | Somewhere to Disappear
Broken Manual
L'événement est suffisamment rare pour en parler.
Un documentaire* sur le grand photographe américain Alec Soth, intitulé Somewhere to Disappear, vient de voir le jour et commence à faire parler de lui.

Encore plus exceptionnel, l'initiative est européenne, puisque les réalisateurs, Laure Flammarion & Arnaud Uyttenhove et la productrice, Sophie Mas (Mas Films), sont franco-belges.
Ce film de près d'une heure nous montre Alec Soth en 2008 et 2009, alors qu'il travaille sur les prises de vue de ce qui va devenir son prochain livre, Broken Manual, et dont Lester B. Morrison a écrit les textes.

Broken Manual est, sur le modèle du manuel de survie, un livre magnifiquement réalisé comme seule la maison d'édition Steidl sait le faire.
Photo © Alec Soth
Plus qu'un livre de photos, Broken Manual est un objet étonnant dans lequel chaque détail compte, du choix du papier à la mise en page en passant par le traitement ou le pelliculage spécifique adapté à chaque photo.
"We’ve created an underground instruction manual for men looking to escape their lives." (Alec Soth)
Sidney's Tomatoes, Broken Manual – Photo © Alec Soth
Un livre important dans la carrière d'Alec Soth, étonnant pour cet immense photographe qui sait se renouveler sans cesse, à chaque nouveau projet.

Dans ce drôle de coffret est également inséré un petit booklet intitulé Liberation Billfold Manifest ainsi qu'un tirage original numéroté et signé. Et vous pouvez acheter l'ensemble ici pour la modique somme de 950 $ !

Quant au film, espérons que l'Europe pourra le découvrir rapidement, dans les festivals ou mieux, sur une chaîne de télévision … Sur Arte … sur Canal+ ? Messieurs-Dames des programmes, dépêchez-vous, l'occasion est unique …
* Déjà évoqué ici, lorsque j'ai parlé de l'exposition From Here to There : Alec Soth's America, au Walker Art Center de Minneapolis.
Un documentaire* sur le grand photographe américain Alec Soth, intitulé Somewhere to Disappear, vient de voir le jour et commence à faire parler de lui.

Encore plus exceptionnel, l'initiative est européenne, puisque les réalisateurs, Laure Flammarion & Arnaud Uyttenhove et la productrice, Sophie Mas (Mas Films), sont franco-belges.
Ce film de près d'une heure nous montre Alec Soth en 2008 et 2009, alors qu'il travaille sur les prises de vue de ce qui va devenir son prochain livre, Broken Manual, et dont Lester B. Morrison a écrit les textes.

BROKEN MANUAL – Editeur : Steidl Verlag (2010)

Plus qu'un livre de photos, Broken Manual est un objet étonnant dans lequel chaque détail compte, du choix du papier à la mise en page en passant par le traitement ou le pelliculage spécifique adapté à chaque photo.
Alec Soth est donc souvent parti, pendant de longues semaines de 2006 à 2010, sur le territoire américain à la recherche de ces hommes coupés du monde. De drôles d'ermites vivant dans des grottes loin de la civilisation, d'étranges moines solitaires ou de simples illuminés portés par quelque étrange idée !
Broken Manual est un curieux livre sur l'envie rêvée de disparaître ...
Utah, Broken Manual – Photos © Alec Soth

"We’ve created an underground instruction manual for men looking to escape their lives." (Alec Soth)

Un livre important dans la carrière d'Alec Soth, étonnant pour cet immense photographe qui sait se renouveler sans cesse, à chaque nouveau projet.
A noter que la "version idéale" (selon Alec Soth) de ce Broken Manual a été éditée à 300 exemplaires seulement. Le livre étant inséré dans un autre, lui-même découpé à la main.

Dans ce drôle de coffret est également inséré un petit booklet intitulé Liberation Billfold Manifest ainsi qu'un tirage original numéroté et signé. Et vous pouvez acheter l'ensemble ici pour la modique somme de 950 $ !

Installation de tous les exemplaires de l'édition spéciale
à l'exposition du Walker Art Center en 2010
Quant au film, espérons que l'Europe pourra le découvrir rapidement, dans les festivals ou mieux, sur une chaîne de télévision … Sur Arte … sur Canal+ ? Messieurs-Dames des programmes, dépêchez-vous, l'occasion est unique …
SOMEWHERE TO DISAPEAR
de Laure Flammarion & Arnaud Uyttenhove (2010)
(bande annonce)
Et si vous voulez suivre la carrière du film, rendez vous sur la page Facebook de Somewhere to Disappear.
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