Ce photoblog présente quotidiennement

un premier choix non définitif d'images pour les séries en cours.

Il vient en complément du site www.yannickvallet.com qui, lui,

présente un panorama complet de mon travail.


Affichage des articles dont le libellé est escapades. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est escapades. Afficher tous les articles

4 janvier 2012

London : Tate Modern

Troisième escapade à Londres où, en attendant la réouverture de la Photographers' Gallery prévue pour cette année, vous pourrez vous rendre les yeux grands ouverts à la Tate Modern. D'abord parce que le lieu est assez incroyable, ensuite parce qu'une grande partie du musée est gratuite et enfin, parce qu'une belle exposition, dans cinq salles du cinquième étage, présente cinq photographes sous la bannière des nouvelles formes de la photographie documentaire.

Apartment building, Avenue Bagamoyo, Beira, Mozambique 2008
Photo © Guy Tillim

A retenir tout d'abord, les belles images du grand photographe américain Mitch Epstein avec sa série American Power sur les conséquences environnementale de la production d'énergie et de la consommation aux Etats Unis. Un travail qui fait d'ailleurs penser à celui de Daniel Shea (mais antérieur à celui du jeune photographe) et dont j'avais déjà parlé ici.

Amos Coal Power Plant, Raymond, West Virginia, 2004
Photo © Mitch Epstein

Biloxi, Mississippi 2005 - Photo © Mitch Epstein

A voir également, les très étonnants grands formats du français Luc Delahaye réalisés en Irak, en Afghanistan et en Palestine. Un regard rare, à l'opposé du photojournalisme habituel. Une dramaturgie surprenante qui nous montre des lieux de conflit sous un angle documentaire d'une grande puissance…

Jenin Refugee Camp, 2002 – Photo © Luc Delahaye

US Bombing on Taliban Positions, 2001 – Photo © Luc Delahaye

Et surtout, les premiers travaux de Boris Mikhailov, enfant terrible de la photo soviético-ukrainienne, qui nous fait découvrir ses compatriotes dans sa ville natale de Kharkov. D'étonanntes images en couleur des années 60 et 70, où le rouge omniprésent nous rappelle de façon symbolique la présence écrasante du régime soviétique.

Red, 1968-1975 – Photos © Boris Mikhailov

Egalement à voir, le travail du sud africain Guy Tillim et du libanais Akram Zaatari.

PHOTOGRAPHY: NEW DOCUMENTARY FORMS
Tate Modern - Bankside - Londres
Du 1er Mai 2011 au 31 Mars 2012
Métro : Southwark

14 septembre 2011

London (2)

Dans la série des escapades européennes, nous voici de nouveau à Londres avec l'exposition d'un des photographes européens les plus importants de la fin du XXème siècle : Luigi Ghirri.

Photo © Luigi Ghirri

C'est à la galerie Mummery + Schnell que ça se passe, à deux pas d'Oxford Circus.

Bari, 1982 - Photo © Luigi Ghirri

Et plutôt que de vous expliquer ce qui me plait dans ses photos lisez plutôt ci-dessous, ce qu'en disait son ami, le poête italien Carlo Bordini en juillet 1992, quelques mois après la mort de Ghirri*. Tout y est …

New York, 1986 - Photo © Luigi Ghirri

Même si je ne comprends pas grand-chose à la photographie, j’ai toujours pensé que Ghirri était un génie. Je le lui ai dit une fois, en fait, que je pensais qu’il était un génie. Il s’est un peu caché et il a dit « allons donc », mais on voyait qu’il y croyait et qu’il était content, il a fini par dire : « Mais bien des gens ne me comprennent pas. » À cette époque l’idée que quelqu’un ne le comprenne pas me semblait impossible, et quoi qu’il en soit je lui ai dit vraiment ainsi : « Tu es le seul génie que je connaisse. » J’ai commencé à penser qu’il était un génie quand j’ai vu son livre "Paysage italien", celui des éditions Electa. Jusqu’alors j’avais pensé que ses photos étaient très belles ; mais en les voyant toutes ensemble dans ce livre, en voyant le montage qu’il avait fait dans ce livre avec sa femme Paola, j’ai compris que derrière ses photos il y avait une très forte, omniprésente, éclatante conception du monde, et que tout ce qu’il faisait répondait à cette conception, qu’il faisait avancer avec une lucidité et avec une cohérence, qui me firent justement venir à l’esprit l’idée du génie, c’est à dire de quelqu’un qui ne se contente pas d’avoir de grandes capacités expressives ou de faire des choses remarquables dans le domaine artistique, mais qui a une idée du monde, qui a une idée radicale et révolutionnaire du monde, et la développe avec une extrême facilité. Et cette conception du monde, à moi qui ne comprends pas grand chose à la photographie, m’a toujours semblé être celle-ci : Ghirri a continuellement frôlé la banalité, il a appliqué la section dorée dans ses photographies, il a toujours risqué que ses photos soient prises pour des cartes postales, et il l’a fait, justement, pour nous montrer ce qu’il y a derrière la carte postale et que la carte postale ne nous montre plus. Je ne sais comment mieux exprimer cette chose : c’est comme si Luigi Ghirri avait voulu nous montrer, toujours, ou au moins disons-nous, après la phase expérimentale de sa photographie, dans l’âge mûr, l’âge d’or de son œuvre, c’est comme s’il avait voulu nous montrer ce que la réalité aurait dû être. Je ne sais s’il y a une idée platonique derrière cela, mais Ghirri m’a toujours fait penser à un homme du Quattrocento, pour ce sentiment d’harmonie, le caractère classique dont il a baigné son œuvre entière, montrant des choses qui ne sont pas classiques, et les faisant devenir classiques : mais au fond, ce caractère classique n’est pas autre chose qu’une manière de voir les choses ; en connaissant un peu mieux sa photographie, l’équilibre qui existe dans ses clichés m’a impressionné et continue de le faire, cette idée du monde qui se fait sans effort, le nombre trois qui est toujours présent dans ses photos, le nombre parfait, le nombre de la section dorée, toutes ses photos peuvent se diviser en trois parties, ou en deux parties, elles ont toujours un centre, ainsi il y a ces nombres magiques : un, deux et trois ; elles sont en apparence statiques et immobiles et composées comme le sont les statues de Phidias et de Praxitèle et les madones de Botticelli et comme l’est tout l’art classique. Ainsi je me suis toujours représenté Ghirri comme un grand alchimiste, comme quelqu’un, au fond, qui montrait le monde comme il aurait dû et comme il aurait pu être, mais c’est là aussi, un peu, l’idée de l’idéalisation classique de la réalité. Qu’ensuite, derrière sa façon de montrer le monde comme il aurait dû être, derrière cette manière d’être classique, il y ait une très forte polémique, une très forte position politique, une protestation très forte contre ce qu’est le monde et ce que nous sommes en train de le faire devenir, c’est là, selon moi, la source de son caractère classique, de ce caractère classique si profondément « italien ». Tel est, je pense, ce qu’il y a derrière cette apparente, stupéfiante « simplicité », cette idée d’un monde simple, qui se crée seul, et qui n’a aucune, aucune possibilité d’être différent.

Marina di Ravenna, 1972 - Photo © Luigi Ghirri

Luigi Ghirri est également l'auteur de plusieurs livres dont le plus important Kodachrome date de la fin des années 70. Un ouvrage de référence devenu introuvable aujourd'hui.

KODACHROME – Editeur : Contrejour (1978)

Certainement une des expositions les plus importantes du moment tellement celles consacrées à Luigi Ghirri sont rares. À ne surtout pas rater si vous vous rendez à Londres.

Orbetello, Toscane, 1974 - Photo © Luigi Ghirri

LUIGI GHIRRI PROJECT PRINTS
Mummery + Schnelle Gallery 
- 83 Great Titchfield Street - Londres
Vendredi et samedi de 11h00 à 18h00

* traduction d'Olivier Favier, parue en décembre 2009 sur le site du webzine, la Revue des Ressources.

22 juin 2011

Bruxelles

Que serait une série d'escapades en Europe sans un détour par Bruxelles…

Machelen, 2009 - Photo © Satoru Toma

Rendez-vous donc à l'Espace Photographique Contreptype où Satoru Toma, excellent photographe belgo-nippon dont j'ai déjà parlé ici, prend ses quartiers d'été pour une exposition intitulée Bruxelles Limites.

Rue François Vervloet, 2009 - Photo © Satoru Toma

C'est en 2009/2010, lors de sa résidence d'artiste initiée justement par Contretype, que Satoru Toma a réalisé cette très sensible série, aux contours de la capitale belge.

Rue de Zuen, Anderlecht, 2009 - Photo © Satoru Toma

En partant de chez lui, il s'est systématiquement dirigé vers les limites de la métropole pour en découvrir tous les paysages et les moindres recoins.

Pont de Buda, Neder-over-Heembeek, 2009 - Photo © Satoru Toma

Durant neuf mois il a regardé, ressenti et retransmis ce qu'il cotoyait, ce qu'il traversait … et toujours ce travail fascinant sur ces espaces de peu, non identifiés, sans nom, vagues …

Rue de Woluwe Saint-Etienne, Zaventem, 2009 - Photo © Satoru Toma

… des lieux parfois flous et imprécis pour tout un chacun, mais qui ont une véritable résonance pour Satoru Toma et l'enfant qu'il était à Takasaki, au centre du Japon …

Toma, Zaventem, 2009 - Photo © Satoru Toma

Finalement, c'est une jolie sérénité qui se dégage de cette série espièglement intitulée Ask the Cat. Une série tout en douceur où le calme de la culture nippon cotoie avec pudeur l'inquiétude de l'occident … à moins que ce ne soit le contraire …

M.Boulanger, Wemmel, 2009 - Photo © Satoru Toma

À noter que Ask the cat, également première monographie de Satoru Toma -et catalogue de l'exposition- est disponible à cette occasion.

ASK THE CAT – Editeur : Le Caillou bleu (2011)

Satoru Toma : Bruxelle Limites
Espace Photographique Contretype - 1, avenue de la Jonction - 1060 Bruxelles
Du 15 Juin au 4 Septembre 2011
Mercredi au vendredi : 11h à 18h - Samedi et dimanche : 13h à 18h (fermé lundi et mardi)
Trams : Janson (81 et 97)

13 mai 2011

Санкт-Петербург (Sankt-Peterbourg)

Après Londres, Pragues et Munich, nous continuons notre tour d'Europe pour atterrir aujourd'hui à Saint-Pétersbourg où l'on peut voir, jusqu'au 29 mai, une rétrospective du photographe Terry O'Neill.

Audrey Hepbun, 1967 - Photo © Terry O'Neill

Si vous avez raté l'expo à l'automne dernier à la Little Black Gallery de Londres, venez donc flâner le long de la Neva, le temps d'un week end, et découvrir ces clichés plus savoureux les uns que les autres.

David Bowie, Scissors, 1974 - Photo © Terry O'Neill

Terry O'Neill, un des piliers du "Swinging London", a photographié nombre de stars des années 60/70, à commencer par les emblèmes de cette époque-là, les Beatles ou David Bowie.

Sean Connery and Jill St John in the classic Bond love scene
from Diamonds Are Forever, 1971 - Photo © Terry O'Neill

C'est sucré comme une pâtisserie anglaise, parfois kitsch comme un cupcake, voire même acide comme un lemon curd, mais j'adore !

Steve McQueen in his office, Hollywood, 1970 - Photo © Terry O'Neill

Un peu de légèreté ne peut pas faire de mal à l'art !

Diana Rigg in Emma Peel, 1967 - Photos © Terry O'Neill

Terry O'Neill and His Shining Stars
ROSPHOTO State Museum and Exhibition Centre
35 Bolshaya Morskaya - 191186 Saint-Petersburg - Russie
Métro : Sadovaya
Du 26 avril au 29 mai 2011


Brigitte Bardot, Spain, 1971
Photo © Terry O'Neill

27 avril 2011

München

Nouvelle escapade en Europe, avec cette fois-ci l'Allemagne et un petit arrêt en Bavière. Rassurez-vous, je ne vous traîne pas à la fête de la bière (pour ça il faudra attendre l'automne !), mais c'est bien à la Munich House of Artists que nous nous arrêtons.

Germany, Munich, Oktoberfest, 2007
Photo © Martin Parr

Depuis hier, sont exposés ici, autour du thème "Illusion and Reality", pas moins de 120 jeunes photographes venant des plus grandes écoles d'art de 30 pays européens.

Münchner Künstlerhaus (Munich House of Artists)

Pour la France, nous retrouvons la très douée Claire Adelfang qui a été nominée, en compagnie de deux autres étudiants issus de l'Ecole des Beaux Arts de Paris, Axel Braun et Constance Nouvel, afin de concourir pour le Centaure d'Or qui sera remis le 4 mai prochain lors d'une cérémonie officielle.

Idéogramme, 2010 - Photo © Claire Adelfang

A noter que Claire Adelfang, qui présente à Munich son Idéogramme, a déjà été récompensée pour son travail puisqu'elle a été deux années de suite, la lauréate du Prix des amis des Beaux-Arts de Paris, en 2010 avec le Prix Thaddaeus Ropac et en 2009 avec le Prix Agnès b.
Une artiste à suivre ...


Illusion and Reality
Münchner Künstlerhaus (Munich House of Artists)
Lenbachplatz 8 - 80333 Munich - Allemagne
Du 26 avril au 7 mai 2011

5 avril 2011

Praha

Aujourd'hui, dans la série "Escapades dans les capitales européennes", nous atterrissons en République Tchèque où a lieu la quatrième édition du Prague Photo Festival (l'équivalent de notre Paris Photo).

Hadice - The Hose, 2007 – Photo © Michal Šeba

Donc, si vous avez décidé de vous faire un petit week-end printanier en Bohême, n'hésitez pas à vous faire le tour du Exhibition Hall Manes (Výstavní síň Máne, en tchèque !) pour y découvrir une jolie palette des plus intéressants photographes tchèques.

O Adamovi, Evě a těch druhých - Photo © Nadia Rovderová

Tout d'abord, il vous faudra voir les images de Nadia Rovderová représentée par la Artinbox Gallery. Un travail assez fascinant, très plastique, jouant essentiellement sur les floues et la couleur.

On The Road - Photo © Nadia Rovderová

Et puis, incontournable, une visite s'impose sur le stand du České Centrum Fotografie pour admirer quelques une des images du grand photographe tchèque Josef Sudek.

Photo © Josef Sudek

Puis détour obligatoire par la Galerie 5. Patro, pour le très intéressant travail sur le quotidien de Tereza Kabůrková.

Photos © Tereza Kabůrková

Et enfin, ne pas oublier les sombres paysages de Michal Šeba à la Galerie Gambit Photo ou les drôles de portraits de plantes de Jan Přibylský à la Chemistry Gallery.

Květina - Photo © Jan Přibylský

La photographie tchèque est en pleine ébullition et pour certains de ces artistes, l'utilisation des appareils photo de peu ou les pellicules périmées (les derniers stigmates des pénuries datant de l'ère communiste ?!) permet de construire un univers des plus singuliers. On a ainsi pu voir récemment durant le Festival Circulation(s), les panoramiques de la toute jeune Jitka Horázná intitulés Aprés-Midi de Dimanche.

Photo © Jitka Horázná

PRAGUE PHOTO FESTIVAL
Du 4 au 10 avril 2011
The Manes Exhibition Hall - Masarykovo nabrezi 250 – Prague (Tramway : Botel Matylda)

10 mars 2011

London

Le printemps arrive à grand pas et avec lui, son lot d'escapades dans les capitales européennes.

Giovanni Grosso, vendeur de gants – © Photo Jeremy Freedman

Aujourd'hui à Londres donc, dernier jour pour les trois expositions simultanées de Jeremy Freedman qui a accompagné pendant un an "The Gentle Author" du Spitalfields Life, le très joli blog de ce marché aux puces very trendy, The Spitalfield Market.

Sonoe Sugawara, vendeuse de kimono, 2010 – © Photo Jeremy Freedman

Trois lieux (The Golden Heart, Agnès b, Rough Trad East) présentaient cinquantes portraits des marchands de bijoux, d'art africain, de porcelaine et autres pièces de monnaies ou dès à coudre !!!

Richard Rags & Cosmo Wise, vendeurs de fripes – © Photo Jeremy Freedman

Ceux là, Richard et Cosmo, père et fils, sont de véritables dandies anglais : “The reason we are doing this is because it's a nice way to make a living and our souls are intact.”.
Allez donc jeter un œil à l'article qui les concerne sur le blog du marché, accompagné là aussi, des images de Jeremy Freedman.

M. Singh, vendeur de bric-a-brac – © Photo Jeremy Freedman

Vous pouvez retrouver toutes ces photos à l'ambiance very british ainsi que la nouvelle série, débutée il y a quelques semaines seulement, sur le blog du photographe.

Old Spitalfields Market
105a Commercial Street – Spitafields – London
Métro : Central, Hammersmith and City, District, Circle and Metropolitan lines
Train : Liverpool Street BR

*"La raison pour laquelle nous faisons cela c'est parce que c'est une belle façon de gagnaer notre vie et nos âmes sont intactes."